Coronavirus : Quel impact sur le tourisme ?

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Coronavirus : Quel impact sur le tourisme ?

Alors que le nombre de personnes atteintes du coronavirus continue à grimper, la psychose gagne la France. En cette période de nouvel an chinois, le secteur du voyage s’affole et de nombreux articles alarmistes annoncent des conséquences catastrophiques pour les professionnels du tourisme. 

Info ou surenchère médiatique ? 

Talents/China Travel fait le point sur l’impact à long-terme du coronavirus sur le tourisme en France.

Une fragmentation des clientèles qui évite les dépendances

Les quelques 2,5 millions de touristes chinois qui visitent la France chaque année ne sont pas les voyageurs les plus nombreux dans l’Hexagone. Toutefois leur consommation touristique hors pair en fait une clientèle très prisée des acteurs du tourisme. Ils génèrent 7% des recettes touristiques du pays soit 4 milliards d’euros. Bien que cette clientèle de valeur gagne en volume chaque année, ils sont encore largement dépassés par les Américains, les Britanniques ou encore certains marchés européens de proximité.

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Atout France travaille depuis longtemps l’attractivité du pays auprès d’un large mix de clientèles internationales permettant à la destination France de s’affranchir d’une dépendance trop forte à un marché. S’il s’avère qu’en 2020 la croissance des arrivées chinoises faiblisse, d’autres marchés permettront au secteur de garder la tête haute. En 2019, les touristes japonais et brésiliens étaient par exemple en net augmentation. Pour les professionnels du tourisme, travailler plusieurs marchés est un exemple à suivre. 

Un report plus qu’un ralentissement du tourisme chinois

Le tourisme a toujours été un secteur impacté par l’environnement international. D’autres crises, qu’elles soient économiques, sanitaires ou sécuritaires, ont impacté la France sans réussir à atteindre son rang de 1ère destination touristique mondiale.

Le Coronavirus n’est pas la première épidémie à menacer le secteur. Ebola, le SRAS, la grippe H5N1… tous ont eu des conséquences mais aucun n’a durablement ébranlé le tourisme français. Si les conséquences court-termistes du coronavirus sont très visibles en cette période de voyage qu’est le Nouvel An chinois, il est peu probable qu’elles pèsent significativement dans la balance en fin d’année 2020. C’est en tout cas le learning que l’on peut faire de 2003, année qui, malgré le SRAS, avait enregistrée + 22% de touristes chinois.

Seules 10% des détaxes sont réalisées pendant le Nouvel An Chinois

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*Source CTrip

Bien que très médiatisé, le Nouvel An Lunaire n’est pas la plus forte période d’affluence des touristes chinois en France. Selon Ctrip et l’aéroport de Paris c’est même une période basse comparée aux arrivées sur Juillet, Août ou encore Octobre. Les acteurs de la détaxe estiment à 10% les ventes réalisées sur cette période. Cela signifie que 90% des ventes sont générées sur les autres mois de l’année. De plus, le Hubei, la province de Wuhan où s’est déclaré le virus, ne fait pas partie du top 10 des régions émettrices de touristes.

Enfin l’interdiction de voyager établie le 27 janvier s’étend uniquement aux groupes et aux acheteurs de packages (hôtels + aéroports). Les touristes individuels n’ont eux aucun problème pour voyager. Une bonne nouvelle pour la France dont la moitié des touristes chinois sont des FITs ! Ainsi certains acteurs comme Georges PANAYOTIS, PDG de MKG déclarent ne voir qu’ « un impact marginal de la crise du coronavirus sur le tourisme français ».

Ne tournez pas le dos aux touristes chinois

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La période est difficile pour les Chinois comme pour les Français. Un boycott aurait des conséquences très négatives sur des relations à long terme. Si une campagne de communication festive sur le Nouvel An n’est pas la plus cohérente avec la période et mérite peut-être d’être suspendue, cela ne veut pas dire qu’il faut tourner le dos au marché chinois. Une fois les quarantaines passées et la crise dissipée, les Chinois, frustrés de ne pas être partis, auront d’autant plus envie de voyager. Les vacances de Mai et d’été seront certainement dynamiques cette année. Pour les marques et destinations il est important de maintenir leur présence marketing. Il sera primordial de communiquer leur soutien et de préparer des campagnes d’inspirations post épidémie. 

Pour ceux qui misaient uniquement sur le marché chinois, s’ouvrir progressivement à d’autres cibles peut également permettre de garder une sécurité et de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.