Vague anti-touristes: quand le tourisme fait polémique

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Vague anti-touristes: quand le tourisme fait polémique

Alors que la saison touristique bat son plein et que la France est en train de battre ses records de fréquentation, les mouvements anti-touristes se multiplient en Europe.

L’arrivée des touristes ne fait pas l’unanimité

Après une année 2016 marquée par les attentats, les touristes sont enfin de retour en France. Une bonne nouvelle pour le secteur qui représente à lui seul 8% du PIB français. Pourtant l’arrivée en masse de touristes ne réjouit pas tout le monde. Chez nos voisins européens un mouvement anti-touristes se développe. Dans des villes saturées comme Venise en Italie, Barcelone et Palma en Espagne, la colère monte parmi les résidents à l’année qui ne supportent plus les conséquences néfastes du tourisme.

Le tourisme de masse remis en cause

Jeudi 17 août une marche de protestation a été organisée à San Sebastian, dans le Pays Basque Espagnol. Plus de 1000 personnes sont venues manifester contre les tourisme de masse et ses méfaits. Les manifestants dénoncent principalement les effets du tourisme sur l’immobilier mais aussi sur l’environnement et la qualité de vie des habitants. Dans certaines villes, le tourisme fait monter le prix des logements et monopolise les hébergements. Les locaux ne peuvent plus se loger et finissent par déserter ces villes qui se transforment peu à peu en musées.

Les menaces en France

Si les Français ne sont pas (encore) si virulents contre le tourisme, le problème doit tout de même être soulevé. Première destination touristique au monde, la France prévoit d’accueillir 88 millions de visiteurs cette année et 100 millions à l’horizon 2020. Cette volonté d’attirer toujours plus de touristes pose la question de la saturation des sites et de la sauvegarde du patrimoine. Certains monuments sont déjà confrontés à ces problèmes et ont dû augmenter leurs tarifs pour endiguer la croissance incessante de leur flux touristiques. Le Château de Versailles et la Tour Eiffel appliquent cette stratégie. Tandis que Versailles vend ses billets 20% plus chers, la Tour Eiffel a, elle, doublé ses tarifs; elle accueille déjà 7 millions de visiteurs par an et ne pourra dépasser les 7,3 millions d’entrées.

Des solutions existent

Restons toutefois optimistes pour le secteur; car si le tourisme de masse pose des difficultés, il existe d’autres recours pour développer un tourisme plus durable. En France la région parisienne arrive à saturation mais d’autres destinations sont pleines de ressources et ne demandent qu’à se développer. Aujourd’hui 90% des clientèles étrangères se concentrent dans 3 régions françaises (Ile de France, Rhône Alpes et Provence Alpes Côtes d’Azur). La croissance touristique enregistre +10% à Paris mais sur le reste du territoire elle n’est que d’1%. En décentralisant l’offre et en travaillant le marketing de ces destinations touristiques moins connues, la France peut prétendre à accueillir 100 millions de touristes sans subir les dégâts du tourisme de masse.